vendredi 25 octobre 2013

Vanité à la fleur de sakura.

Une petite folie.



Les sakura sont les cerisiers japonais ornementaux ; leurs fleurs sont, dans la culture japonaise, l’allégorie de la vie des samouraïs, courte mais belle.

C’est cette fleur que j’ai choisie pour représenter la vie de façon générale, qui ne dure pas éternellement mais se dresse fièrement dans un étalement de pétales purs mais fragiles.
Cette fleur est poétique, dans toute sa splendeur et sa non-éternité ; c’est d’ailleurs la fleur en laquelle se réincarneraient les sages et les soldats.

C’est une fleur preinte de respectabilité.

C’est une fleur belle, tout simplement. Mais « il n’y a pas de beauté sans un peu d’étrangéité », a dit Edgar Allan Poe. Comme cette fleur, la vie est étrange : elle est emplie de splendeur mais a aussi son côté sombre. La vie est belle à cause de sa fin subite et du néant qui suit.

Même si la fleur est ici honorée puisque conservée dans un vase violet clair donc gai, elle s’éteindra.
Quoi que quelqu’un fasse de sa vie, il fera comme la fleur de sakura, même les sages et les soldats ; oui même ceux-là qu’on voit fêter je ne sais quoi à longueur de journée, même ceux-là qui se battent inlassablement pour qu’on les voie ; même les plus grandes splendeurs de ce monde ; rien n’échappe à l’érosion que le temps s’amuse à reproduire avec brio.

Les jeux sont faits, d’où l’échiquier sans pions qui enfermera la fleur ; échec et mat, du Persan šāh māt, « le roi est sans défense »… la reine aussi.

La fleur qu’on voyait et qu’on contemplait sombrera avec le reste dans l’abîme de la mort puisque les jeux sont faits.

Mais le couvercle n’est pas encore fermé !

Il reste tant à vivre avant de s’éclipser.