vendredi 14 juin 2013

Oscillons.

J'aime osciller.
Aligner un pas après l'autre sur un fil tendu entre deux imaginaires. Sur un fil tendu entre deux trottoirs, entre deux miroirs, deux arts.

Les trottoirs que je crée sont si frêles qu'ils ne sont que des fils de goudron, de béton ou d'asphalte ou que-sais-je encore ; des fils obéissants mais fragiles. Des cordelettes éphémères que je me trace oniriquement sous la semelle.

Les miroirs, eux, sont plus complexes. Leur capacité à réfléchir est fascinante, et le moindre grain de lumière les affole et les transforme. Et le moindre photon est un point de plus sur la curviligne ligne que je me suis faite.

Les arts, à présent, sont des outils. Ils créent, imaginent, fond abstraction, se rebellent, dessinent, crient, colorent, chuchotent. Chaque couleur et chaque son, chaque note, envole mon corps-esprit vers de nouveaux ailleurs (better, stronger). Ce sont des outils intelligents ; forts ; imbus d'eux-mêmes, certes, mais sans égaux.


Tout cela est bien oscillant.

Pourquoi osciller ? Parce que c'est excitant.

Osciller entre deux styles, osciller entre deux temps, deux désirs, deux lieux, voire trois, voire des centaines ; peut-être des milliers !

On découvre souvent quelque chose, quelqu'aspect, quelqu'odeur que l'on n'avait pas perçu(e) la dernière fois.

Alors on prend son temps. On flâne, on rêve, on s'endort tout en veillant à l'onirique façon de dépeindre ce que l'on admire...

Osciller permet au personnage de ne pas se sentir constant ; alors, c'est la fête. On visite les enfers froids et le paradis chaud, les cieux frais et les atomes glacés, tout en frissonnant, en transpirant, en suant de l'encre par les veines, pour écrire ce qui nous alerte. Et on aime.

Inconstamment,
Le personnage lambda.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire